Les Fondamentaux : Repérage de la dénutrition

Le repérage précoce de la dénutrition est un facteur clé de la prévention de la dénutrition

 

 

 
Repérage de la dénutrition

L’état nutritionnel et surtout l'alimentation d'un patient sont souvent impactés par la maladie, le stress de l’annonce et par les traitements. Certains patients subissent des effets négatifs : nausées, vomissements, altérations du goût, de l’odorat parfois ou d’autres symptômes. La perte d'appétit risuqe d'entraîner des complications en termes de dénutrition

C'est pourquoi il est indispensable d'échanger avec les patients sur leur alimentation, et de s'assurer du contrôle de leur poids pour prévenir et dépister une éventuelle dénutrition. 

Repérer une dénutrition, c'est l'affaire de tous, professionnels à l’hôpital & en ville !
 Oncologues, médecins généralistes, pharmaciens, infirmières, ... et bien sûr diététiciens

> Fiche d'aide au repérage de la dénutrition

Facteurs de dénutrition
  • Réduction des apports alimentaires : perte d’appétit liée aux réactions inflammatoires,  troubles du goût et de la consommation alimentaire pendant les traitements
  • Augmentation des dépenses énergétiques, due aux perturbations du fonctionnement des cellules et à l’inflammation induite par la tumeur
  • Isolement socialet la solitude sont des facteurs de dénutrition en raison du risque de dépression qui leur sont associés.
  • Difficultés financières
  • Problèmes bucco-dentaires
Risques liés à la dénutrition 
  •  Gêner ou empecher le bon déroulement du traitement
  •  Augmenter la toxicité des traitements et le risque de complications postopératoires.
  •  Augmenter la morbidité (infections) et la mortalité
  •  Syndrome dépressif
Messages clés 
  • La dénutrition = problème majeur de santé publique à Cela concerne + 2 millions de personnes en France.
  • Le diagnostic de dénutrition exclusivement clinique, repose sur l’association d’un critère phénotypique étiologique chez l’enfant comme chez l’adulte.
  • L’albuminémie n’est pas un critère diagnostique, c’est un critère de sévérité de la dénutrition.
  • Le poids doit être mesuré à chaque consultation et/ou hospitalisation, et renseigné dans le dossier médical.
  • Un indice de masse corporelle (IMC) normal ou élevé n’exclut pas la possibilité d’une dénutrition (ex. personne en obèse dénutrie).
  • Depuis avril 2018, de nouvelles courbes d’IMC pour les enfants s’appliquent au diagnostic de la dénutrition.
  • Le seuil d’IMC pour le diagnostic de dénutrition chez la personne âgée reste à 21, conformément aux recommandations de 2007
    (qui devraient être prochainement révisées).
 

I.Repérage de la dénutrition 

DENUTRITION

Cf Réseau NACRe
Cf INCa
Une personne souffre de dénutrition, à partir du moment où elle perd, par rapport à son poids habituel 5 % en un mois ou 10 %, quelle que soit la durée.

A noter que l'on peut être dénutri même si l’on a une surcharge pondérale.
EVALUATION Bilan nutritionnel minimal
 
DIAGNOSTIC DE DENUTRITION CHEZ L’ADULTE (< 70 ans)
 
ETAPE 1 / DIAGNOSTIC DE LA DENUTRITION

Il est recommandé de dépister la dénutrition systématiquement à chaque consultation
et lors d’une hospitalisation
.
 AU MOINS 1 FACTEUR PHENOTYPIQUE      +     AU MOINS 1 FACTEUR ETIOLOGIQUE
OUTILS DE REFERENCE Appli Nutrition clinique SFNEP
Règle SEFI  
IMC3 (indice de masse corporelle)
MNA URPS Infirmière PACA (1)
MNA URPS Infirmière PACA (2)

Fiche de repérage de la dénutrition - Groupe expert Nutrition Sud Paca Corse


 
BESOINS NUTRITIONNELS

Besoins énergétiques et protéiques
au cours de la prise en charge du cancer chez l’adulte


Cf  Nutrition chez le patient adulte atteint de cancer 
SFNEP-NACRe- 2012
Besoins énergétiques et protéiques au cours de la prise en charge du cancer chez l’adulte
 
  • Les besoins protéino-énergétiques totaux sont environ de 25 à 30 kcal/kg/j en péri opératoire, et de 30 à 35 kcal/kg/j en oncologie médicale
 
  • Les besoins en protéines sont de 15 à 20 % de l’AET, soit de 1,2 à 1,5 g/kg/j sans dépasser 2 g/kg/
 
  • Les besoins hydriques sont de 30 ml/kg/j
RECOMMANDATIONS

MESURE DU POIDS
  • Effectuer la mesure du poids (si possible) en sous-vêtements et avec une méthode adaptée à la mobilité de la personne
  • En établissement, en cabinet ou à l’officine, utiliser un pèse-personne respectant les normes NF ou ISO.
  • Au domicile, surveiller le poids en utilisant le même pèse-personne
  • Fréquence : peser le plus souvent possible le patient
    • A chaque consultation
    • En établissement : à l’entrée puis au moins une fois par semaine en court séjour, tous les 15 jours en soins de longue durée
Noter le poids dans le dossier afin d’établir une courbe de poids
AUTRES RECOMMANDATIONS
  • Proposer le cas échéant un Programme d’éducation thérapeutique nutritionnel
  • Rechercher le port de prothèses dentaires (supérieure ou inférieure), la date du dernier examen dentaire, proposer si besoin des soins bucco-dentaires
  • Interroger le patient sur le suivi d’un régime alimentaire, la prise de compléments nutritionnels ou d’autres traitements. Réévaluer la pertinence des médicaments pris et des régimes suivis.
  • Evaluer l’environnement du patient (notamment la présence d’un aidant naturel ou social) et les besoins d’aide technique ou humaine pour l’alimentation
  • Proposer si besoin un soutien psychologique 
Assurer la prise en charge d’éventuelles pathologies sous-jacentes ou comorbidités associées
 

II.Diagnostic de la dénutrition 

 

La prise en charge spécifique dépendra de l’état nutritionnel du patient ainsi évalué.
De façon générale, l’ensemble des professionnels de santé du patient est impliqué dans le repérage, la prise en charge et le suivi de la dénutrition(équipe de cancérologie, médecin traitant, infirmier, pharmacien d’officine,…). La prise en charge par le diététicien est à instaurer dès le début du parcours de cancérologie.
La consultation d’un médecin nutritionniste peut être nécessaire, notamment en cas de dénutrition sévère.

Absence de dénutrition

Dénutrition modérée

Dénutrition sévère
Surveillance pondérale Surveillance pondérale Surveillance pondérale
Conseils diététiques Conseils diététiques Conseils diététiques
  Complémentation nutritionnelle Alimentation artificielle envisagée

III. Informations utiles

PROFESSIONNELS DE SANTE

EVALUATION DES BESOINS

30 à 35 Kcal/Kg/Jour
 
Outils de calcul:
 

Majoration des dépenses énergétiques : agressions physiques, activité physique
 
RECOMMANDATIONS Réseau NACRe

site du Réseau NACRe
 
Prévention primaire

Pendant le cancer

Après le cancer
DOCUMENTS A TÉLÉCHARGER Jeûne, régimes restrictifs et cancer (novembre 2017

 Prise en charge de la dénutrition chez le patient âgé atteint de cancer  (2016 Fiche UCOG PACA OUEST)

Fiche de repérage de la dénutrition - Groupe expert Nutrition Sud Paca Corse
Version Décembre 2020
RECOMMANDATIONS  Recommandations Société Francophone Nutrition Clinique et Métabolisme (SFNEP) avec la participation du Réseau  NACRE)

Arbre décisionnel évaluation état nutritionnel, besoins énergétiques et protéiques, ingesta  (SFNCM)

Le Réseau national alimentation cancer recherche (réseau NACRe)

Programme national nutrition santé 2019-2023 (PNNS)

World Cancer Research Fund International
 
LIENS UTILES ProInfoCancer Rubrique nutrition 

Centre international de recherche sur le cancer

Manger-Bouger.fr

L'étude interactive NutriNet santé
En PACA Site de l'InterCLAN PACA  

Offrir aux CLANS de la région PACA une structure de réflexion et de propositions agissant autour de 5 axes principaux :
 
  • favoriser l’implantation et le développement des CLANS (comité de liaison alimentation nutrition) dans tous les établissements de santé en s’appuyant sur la coordination des actions de formation
  • être le relais de transmission entre autorités de santé, sociétés savantes et CLANS
  • se positionner en tant que structure consultative sur tous les thèmes concernant la prise en charge alimentaire et nutritionnelle dans un établissement de santé
  • former et informer les acteurs de santé
  • mutualiser les outils, partager l’expérience, favoriser l’appropriation et l’harmonisation des prises en charges.
Plus d'informations

Contact InterClan PACA
RECHERCHE D'UN ÉTABLISSEMENT AUTORISE AU TRAITEMENT DU CANCER > Annuaire des établissements autorisés en Paca & Corse
SOINS DE SUPPORT > Rubrique Nutrition
OFFRE DE SOINS > Rubrique dédiée  
ABREVIATIONS / GLOSSAIRE
  • ADDFM : Aliments Diététiques Destinés à des Fins Médicales Spéciales
  • ARS : Agence Régionale de Santé
  • CPD : Conseil Pédagogique Départemental
  • CNO : Compléments Nutritionnels Oraux
  • EVA : Echelle Visuelle ou Verbale Analogique
  • GN : Grade Nutritionnel
  • HAD : Hospitalisation A Domicile 
  • HAS : Haute Autorité de Santé
  • IMC : Indice de Masse Corporelle 
  • MNA : Mini Nutrtional Assessment
  • NACRe : Réseau National Alimentation Cancer Recherche
  • NE : Nutrition Entérale 
  • NP : Nutrition Parentérale
  • NPAD : Nutrition Parentérale A Domicile
  • PDP : Perte De Poids
  • PICC : Peripherally Inserted Central Catheter
  • PMSI : Programme de Médicalisation des Systèmes d'Information
  • PNNS : Programme National Nutrtition Santé
  • PSDM : Prestataire de Services et Distributeur de Matériel
  • PUI : Pharmacie à Usage Intérieur
  • RNP :Référence Nutritionnelle pour la Population
  • SEFI : Score d'Evaluation Facile des Ingesta
  • SFNEP : Société Francophone de Nutrition Clinique et Métabolisme
  • UCOG : Unité de Coordiation en Oncogériatrie 
  • VADS : Voies Aérodigestives Supérieures
  • VVC : Voie Veineuse Centrale
  • VVP : Voie Veineuse Périphérique

PATIENTS

CANCER INFO INCa > Ligne téléphonique : 0 805 123 124 (service et appel gratuits) du lundi au vendredi de 9h à 19h et le samedi de 9h à 14h et site CANCER INFO (INCa)
GUIDES ET BROCHURES PATIENTS INCa > Catalogue INCa

 
RESEAU NACRe > Outils sur la nutrition pour tous publics
LIGUE CONTRE LE CANCER > Conseils pour pallier les effets secondaires du traitement du cancer 
FONDATION ARC > Fondation ARC 
LMC FRANCE > LMC
Centre Antoine Lacassagne >  Idées reçues : brochure sur la nutrition 
ASSOCIATIONS DE PATIENTS > Répertoire des Associations 
ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE Je participe à un programme d'éducation thérapeutique
 
GLOSSAIRE
Dysphagie : peut varier d'une simple gêne au passage des aliments au blocage alimentaire des solides, dans ce cas il s'agit d'une dysphagie complète.
 
Dysgueusie : trouble de la perception normale du goût consistant le plus souvent en une diminution voire une perte du goût, parfois à une anomalie de la perception gustative.
 
Mucites : Inflammation de la muqueuse qui recouvre l'intérieur des cavités et viscères. - Cette inflammation est le plus souvent provoquée par un traitement tel une radiothérapie (radiomucite) ou une chimiothérapie (chimiomucite).
GLOSSAIRE

ABREVIATIONS
  •  IMC : Indice de Masse Corporelle 
  • MNA : Mini Nutritional Assessment
  • PMSI : Programme de Médicalisation des Systèmes d'Information
Cette page a été réalisée dans le cadre des travaux du Groupe Expert Régional Sud Paca Corse Nutrition & cancer - Soins de support 
 
   

Dernière mise à jour le 06 juillet 2023