Prise en charge - Cancers du col de l'utérus

Le cancer du col de l’utérus est la 12e cause de cancer chez la femme. On estime à 2800 le nombre de nouveaux cas en France en 2011. La cause principale de ce cancer est une infection persistante par un virus qui se transmet par voie sexuelle (HPV)

Le Guide ALD CANCER INVASIF DU COL DE L'UTERUS détaille les éléments utiles à connaître pour le diagnostic, les traitements et leurs complications, et le suivi des patients. Les informations mises à disposition dans cette page sont, sauf précision contraire, issues de ce guide, dont l'actualisation relève du niveau national (compte tenu de l'évolution de la recherche et de la pratique médicale, il ne peut être exclu qu'au moment où vous prenez connaissance du guide et où vous décidez de l'utiliser dans le cadre de votre pratique médicale, les données soient incomplètes, obsolètes ou inexactes le temps qu’il soit mis à jour).

> Consulter le Guide ALD CANCER INVASIF DU COL DE L'UTERUS (HAS - INCa 2010)


I. Aide au diagnostic
II. Phase thérapeutique
III. Surveillance post-thérapeutique
IV. Informations utiles

I. Aide au diagnostic

DIAGNOSTIC DU CANCER DU COL DE L'UTERUS 1. Diagnostic clinique

Le diagnostic peut être porté à un stade précoce en dehors de tout symptôme, dans le cadre d’un dépistage par examen gynécologique et réalisation d’un frottis cervico-utérin.
> Rubrique Dépistage du CANCER DU COL DE L'UTERUS
 
Signes d'alerte:
- Métrorragies provoquées, survenant après les rapports sexuels (principal symptôme), ou spontanées
- Leucorrhées (souvent de couleur rosée)
- Dyspareunies
- Douleurs pelviennes
- Douleurs lombaires (par compression urétérale)
- Cystite(s), dysurie, hématurie
si la vessie est touchée
- Envies pressantes d'aller à la selle et douleurs rectales (ténesmes et épreintes) si le rectum est touché
Ces symptômes ne sont pas spécifiques d'un cancer du col de l’utérus et peuvent avoir d’autres étiologies.
2. Diagnostic anatomo-pathologique et classification des cancers du col de l'utérus

Devant un col macroscopiquement anormal, un résultat de frottis anormal ne suffit pas à exclure le diagnostic de cancer du col utérin.

Le diagnostic d’un cancer du col utérin repose sur l’examen histopathologique :
- de biopsies cervicales centrées sur les zones lésionnelles et effectuées si besoin sous guidage colposcopique (notamment en cas de lésions douteuses ou de petite taille ou de FCU anormal) ;
- ou d’une pièce de conisation, notamment lorsque la biopsie sous colposcopie n’est pas réalisable (zone de jonction pavimento-cylindrique non visualisable).

La majorité des cancers du col de l'utérus sont des carcinomes :
- Carcinomes épidermoïdes (80-90%), qui se développent à partir de l'épithélium malpighien de l'exocol,
- Adénocarcinomes (10-20%), qui se développent à partir de l'épithélium glandulaire de l'endocol.
D'autres formes plus rares existent (sarcomes, mélanomes, lymphomes). Elles relèvent de prises en charge spécifiques.

Classification des cancers du col de l'utérus > Guide ALD CANCER INVASIF DU COL DE L'UTERUS page 30
RISQUE AGGRAVE DE CANCER DU COL DE L'UTERUS  > Rubrique Risque aggravé de CANCER DU COL DE L'UTERUS

II. Phase thérapeutique

1. TRAITEMENT DES CANCERS DU COL DE L'UTERUS

REFERENTIELS DE PRISE EN CHARGE SPECIALISEE > Référentiels Cancers - Gynécologie
RECHERCHE CLINIQUE > Rubrique Recherche clinique 
> Répertoire régional des essais cliniques 
EFFETS INDESIRABLES DES TRAITEMENTS

1. Effets spécifiques
1. Pour consulter l'ensemble des complications liées aux traitements > Guide ALD CANCER INVASIF DU COL DE L'UTERUS page 17
2. Focus sur les complications de la chirurgie

Rétention urinaire :
peut survenir si la chirurgie a été élargie aux paramètres (trachélectomie élargie). Elle peut nécessiter des autosondages et régresse habituellement en quelques jours à quelques mois après la chirurgie.

Lymphocèle : collection de lymphe pouvant survenir au niveau d’une zone de curage ganglionnaire. Elle peut être retrouvée sur un bilan d’imagerie systématique post thérapeutique par exemple. Le traitement de 1ère intention est une compression par bande élastique localisée. Seuls les lymphocèles symptomatiques (douleurs, signes de compression) sont traités, préférentiellement par ponction évacuatrice / drainage radioguidé. L’apparition de douleurs ou de compression justifie donc la réalisation d’une échographie ou d’un scanner selon les cas.
En cas d'infection, une lymphorrhée peut survenir : le traitement comprend le drainage de la lymphocèle accompagné de soins locaux. La cicatrisation est généralement longue.

Lymphœdème iatrogène* (curage ganglionnaire ou/et radiothérapie) :
*après élimination d'une thrombose par la réalisation d’un Doppler ou d'une récidive de la maladie
La prévention du lymphœdème (curage ganglionnaire et/ou radiothérapie) comporte la kinésithérapie (drainage lymphatique) et la compression médicale par bas, bandes et manchons.
Il nécessite la prescription d'une contention. Une prise en charge par kinésithérapie peut être proposée.
En cas de lymphangite associée, une antibiothérapie précoce doit être mise en route. Chez les patientes qui font plus de 2 épisodes de lymphangite dans l’année, une antibiothérapie prophylactique est envisagée. Un avis spécialisé (angiologue) peut être nécessaire.

Si la chirurgie est associé à une radiothérapie : des complications rares peuvent survenir : fistule urétéro ou vésicovaginale dans le premier mois postopératoire, ou sténose urétérale à distance.
EFFETS INDESIRABLES DES TRAITEMENTS

2. Informations d'ordre général
> Risque tératogène : consulter la rubrique Contraception & Cancer du Portail Cancer & Fertilité, pour vous informer sur les mesures contraceptives à prendre pour les patients en âge de procréer, pendant et au décours des traitements oncologiques

> Risque d'infertilité : consulter le Portail Cancer & Fertilité pour en savoir plus sur le retentissement des traitements sur la fertilité et sur les possibilités de préservation de la fertilité avant traitement oncologique potentiellement stérilisant

> Toxicité cardio-vasculaire : consulter la rubrique Onco Cardiologie pour en savoir plus sur la toxicité des traitements et la prise en charge

> Rubrique Effets indésirables
Liens utiles :

> Site ANSM - Informations et formulaires

> Centres régionaux de pharmacovigilance :
Pour les départements 04, 2A, 2B, 13, 84 :
Tél 04 91 74 75 60 - Fax 04 91 74 07 80
Pour les départements 05, 06, 83 : 
Tél 04 92 03 47 08 - Fax 04 92 03 47 09

2. PRISE EN CHARGE GLOBALE DE LA PATIENTE

SOINS DE SUPPORT > Rubrique Soins de support
INFORMATION ET EDUCATION THERAPEUTIQUE DE LA PATIENTE Les patientes concernées par le lymphœdème doivent être informées des mesures de précaution (à définir avec l'équipe spécialisée).
A titre d'exemple :
Eviter les blessures, piqûres, coupures, injections, brûlures et coups de soleil, expositions à des températures extrêmes,...
Bas de compression conseillés lors des voyages en avion (baisse de pression atmosphérique)
Apprentissage des auto-bandages,...
Liens utiles :

> Rubrique Education thérapeutique

> Site de l'ARS Paca - > Site de l'ARS Corse 

> Programmes d'éducation thérapeutique autorisés en Paca (CRES et ARS Paca) : OSCARS
ONCOGERIATRIE Les sujets âgés atteints de cancer doivent bénéficier d'une évaluation de leurs fragilités potentielles par le score G8, et être adressés si besoin en consultation d'oncogériatrie.

> Portail Cancer & Sujet âgé

> Evaluation gériatrique

> Consultations d'oncogériatrie en Paca & Corse

III. Surveillance post-thérapeutique

Le suivi des patientes est effectué par l'équipe spécialisée en coordination avec le médecin traitant.

Pour en savoir plus sur la période post-thérapeutique (Programme Personnalisé de l'Après-Cancer ou PPAC, soins de support...) > Rubrique
Après-cancer

1. SUIVI SPECIFIQUE

Le suivi est principalement clinique. En particulier, l'examen gynécologique recherche une récidive. Tous les 4 mois pendant 2 ans, puis tous les 6 mois pendant 3 ans, puis annuellement.

Ce schéma peut être adapté en fonction des patientes et de situations cliniques particulières.
Frottis (chez les patientes ayant eu un traitement conservateur) A 6 mois, 12 mois puis annuellement
Aucun examen d’imagerie n’est systématique, ils sont à discuter et à adapter au contexte, avec avis spécialisé.

En cas de suspicion de récidive, la patiente doit être réadressée à l’équipe spécialisée.

2. POURSUITE DE LA PRISE EN CHARGE GLOBALE DE LA PATIENTE

Repérer d'éventuels effets indésirables retardés ou/et séquelles des traitements > Le cancer du col utérin n’étant pas hormono-dépendant, un traitement hormonal de substitution peut être proposé aux femmes pour qui le traitement a induit une ménopause, en dehors des contre-indications habituelles.

> Pour consulter les complications tardives liées aux traitements du cancer du col utérin Guide ALD page 19

> Rubrique Effets indésirables
Détecter les besoins en soins de support nécessaires à la qualité de vie, et les organiser > Sexualité et cancer féminin (Ligue contre le cancer)

> Rubrique Soins de support
Prévenir / Détecter un second cancer > Rubrique Prévention - Dépistage - Risque aggravé de cancer

IV. Informations utiles

PROFESSIONNELS DE SANTE

RECHERCHE D'UN ETABLISSEMENT AUTORISE AU TRAITEMENT DU CANCER > Annuaire des établissements autorisés en Paca & Corse
ACTES ET PRESTATIONS ALD > Rubrique ALD Assurance Maladie

PATIENTES

CANCER INFO > Ligne téléphonique : 0 805 123 124 (service et appel gratuits) du lundi au vendredi de 9h à 19h et le samedi de 9h à 14h et site CANCER INFO (INCa)
GUIDES ET BROCHURES PATIENTS > Catalogue INCa

> Guide ALD Patient Cancer du col de l'utérus (INCa)

> Les traitements du cancer invasif du col de l'utérus (INCa)
POINTS CLES > Rubrique INCa : Cancer du col de l'utérus
ASSOCIATIONS DE PATIENTS > Répertoire des Associations 
EDUCATION THERAPEUTIQUE Je participe à un programme d'éducation thérapeutique
    

Dernière mise à jour le 13 juin 2018